Historique de la commune et de ses hameaux

La commune de Mametz s'est constituée dans sa forme actuelle grâce à une Ordonnance Royale du 20 mars 1822 par laquelle le Roi Louis XVIII autorisait le regroupement de trois communes distinctes : Mametz, Marthes et Crecques. Pourtant chaque village peut s'enorgueillir d'un passé qui lui est propre : 


MAMETZ

dont une légende peu crédible attribue la formation à une vierge anachorète nommée MAMEZIE, se situe à l'origine, le long de la rivière La LYS, autour du château-fort assez imposant qui fut détruit au 17e siècle, propriété de la famille de CROY. Par la suite, le village s'étend vers le moulin et autour de l'Eglise avant de gagner la plaine. Le nom de MAMETZ, étymologiquement, indique un endroit, une propriété malsaine (mau mez) résonance de nombreux marécages qui, à l'époque, stagnaient perpétuellement dans ce secteur.

MARTHES

A l'origine MARTEKE (1299) est propriété de l'évêque de Thérouanne qui en 1210 cède ses droits à l'Abbaye de Saint-Augustin de Thérouanne qui les cèdera à son tour à la Famille de CROY. La Famille VANDERSTICHEL de MAUBUS y avait un château dont il ne reste pas de traces.

CRECQUES


CRESEQUE ou QUERECQUE (1160) est à l'origine un fief tenu en partie par l'évêque de Thérouanne et en partie par le château d'AIRE. Ici également, il n'est pas resté de traces d'un château médiéval dont on ne connaît que l'existence.

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L'HISTOIRE DU NOM DES RUES DE MAMETZ


Vous trouverez ci-dessous l'explication des noms de quelques rues et chemins dont certains ont des origines très anciennes :

LA RUE CHOQUART :
un certain M. Choquart possédait quelques biens en ces lieux

LA RUE DU CHATEAU :
Elle est censée rappeler l'existence d'un Château fortifié au Moyen-Age. On l'appelait également "rue carrée"

LA RUE DES CARRIERES :
Là, les élus ont hésité entre "rue Saint-Vaast" et "rue des Carrières" . Saint-Vaast est, il est vrai, le vénérable Patron de la Paroisse et à, mi-côte, une pompe qui porte son nom, a alimenté pendant des siècles, les foyers du secteur en eau claire. Les édiles ont néanmoins retenu le second terme parce que c'est celui qui figure au cadastre depuis son établissement et qu'il rappelle l'existence, dans ce secteur marécageux, de carrières de silex ou de tourbe.

LA RUE DE LA BARRE :
C'était l'ancien camp à Le Barre (fief du chevalier De La Barre) qu'on retrouve attesté déjà en 1386 et au XVIIIe siècle.

LE TOMBEAU :
Il est vrai que des siècles se sont écoulés depuis qu'un mérovingien fortuné choisisse cet endroit pour se faire enterrer et cette page du passé est tombée dans l'oubli. Pourtant la rue du Tomboy est citée dans un acte en 1533 (Remarquons que cette orthographe correspond à la prononciation en patois du mots "tombeau").

LA PLAINE DE MARINA :
C'est le professeur Berger qui a retrouvé l'explication dans les grimoires de la bibliothèque de Saint-Omer. Ces terrains ont appartenu en effet, vers 1665, au Gouverneur de la Ville, Lieutenant du Roy, qui s'appelait le Seigneur de MARIGNA.

LE CHEMIN DU PONT DE LA SURE (qu'on trouve également orthographié "Chemin de Lassus") :
Ce nom vient du flamand "SEUYE" qui désigne un ruisseau d'écoulement. Seuye, suivant l'accent et l'interprétation, est devenu progressivement Sure.

LIEU DIT "L'ARBRE A BOSSES" (en patois ch'l'appe à boches) :
Ce vieil arbre tordu était peut-être l'arbre de la Liberté mais les services de l'Equipement ont cru bon le supprimer et il n'est plus présent que dans la mémoire des anciens.

LA RUE DE LA GARE :
Dont le nom est censé pérenniser le souvenir de la voie ferrée d'intérêt local d'Aire à Berck (1880-1950).

LE CHEMIN DE MONBUS :
Monbus est la déformation de Maubus (mauvais bois). MAUBUS est attesté dès 1292. C'est une ancienne seigneurie dont nombre de Seigneurs apparaissent dans les actes du 13e au 16e siècle.

LA PLACE DU RIETZ :
Le Rietz autrefois était une terre en friche mais cette étendue non cultivée servait à bien d'autres usages car autour d'elle gravitait toute la vie locale.

LA RUE DES CHAMPS LAMBERT :
Ainsi dénommée parce que Lambert, évêque de Thérouanne, qui était aussi Abbé du Monastère de Saint-André à Witternesse, possédait quelques arpents de terre dans ce secteur.

LE CHEMIN DES CHARBONNIERS :
Ainsi nommée car c'était l'itinéraire, au 18e et 19e siècle, des attelages qui allaient se ravitailler en tourbe à Blessy.

LE CHEMIN DES GRANDS RIETZ :
Il conduit au lieu-dit du même nom où un espace assez considérable de terrains communaux en "rietz", c'est à dire en friches incultivables. Ces terrains furent vendus en 1950 pour financer la construction de l'école de Marthes.

LA RUE DE LA HALTE :
rappelle que "le train de Fruges" y faisait une halte.

LA RUE DE LANGLET :
Elle s'écrit "Lenglet" dans un acte du 20 mai 1780. Nom logique puisque cette rue se courbe en trois angles très nets.

Remerciements à Melle Marie-Thérèse DELMAIRE (Extraits du Bulletin Communal de l'an 2000)



HISTOIRE DU CHATEAU DE MAMETZ


Entre 1845 et 1850, Monsieur Prosper Chartier de Douai fait édifier un immeuble qui deviendra le château de Mametz sur le site de l'ancien château dont les traces les plus anciennes remonteraient aux années 1200.
On relève en effet dès 1221, le nom d'un Jean, seigneur de Mametz et l'on peut supposer que ce dernier ou ses ancêtres ont élevé le premier édifice. Supposons également que les châtelains successifs lui ont, peu à peu, donné le visage que Charles de Croy a fait immortaliser par son peintre Adrien de Montigny dans les années 1600 et voici la description qu'il en est donné sur le livre "Les Albums de Croy" publié par le Professeur Roger Berger, originaire d'Aire-sur-la-Lys :
"Tout l'accent est mis sur le très beau château alors possédé par Florence de La Vieville, dame de Mametz par héritage et dame de Vendeville par son mariage en 1578 avec Jean d'Estourmel. On y distingue un parc planté d'arbres et clos de murs, et surtout, un ensemble d'édifices entourés de larges douves que franchit un seul pont dormant.
Vers l'observateur, constructions de briques formant trois côtés de la première cour. Au centre, châtelet d'entrée : mur percé au rez-de-chaussée d'une grand'porte et accosté de deux tours sans couronnement, le tout surmonté d'un chemin de ronde. Derrière ce mur, construction apparemment aveugle : pignons à pas de moineaux, deux tours rondes coiffées en poivrière cantonnant les angles nord-est et sud-ouest, toitures d'ardoises, pas de conduit de cheminée visible. A droite du châtelet, mur crénelé ; de part et d'autre, bâtiment servant à l'exploitation agricole.
Au-delà, corps de logis disposés en quadrilatère autour d'une cour centrale. Murs de pierre sur deux ou trois niveaux, toitures d'ardoises, fenêtres quadrangulaires à meneaux de pierre assez régulièrement réparties, pignons à pas de moineaux, souches de cheminées. Le tout est cantonné aux angles de tours rondes coiffées en poivrière et surmontées d'étendards aux sommet de longues hampes. Au centre de la façade principale, haut pavillon d'entrée couvert de tuiles.
De ce beau château (dont nous ignorons tout), il ne reste rien. Le moulin a été déplacé, l'église, munie d'un clocher porche en 1690 et reconstruite en grande partie quelques deux cents ans plus tard (après d'incendie), a gardé son beau choeur du 16e siècle."

Mais revenons à cette grande bâtisse que l'on nomme le Château de Mametz.
M. Prosper Chartier, qui l'a fait construire entre 1845-1850, devient maire en 1860.
En 1870, son gendre M. Mancel-Chartier, Commissaire-adjoint de la Marine hérite de la propriété et l'on retrouve ce nom jusqu'en 1906, date à laquelle M. Brongniart devient propriétaire de ce bien.
En 1923, le château devient propriété de M. Albert Pigouche qui le léguera, à sa mort en 1932, à sa gouvernante Melle Celinie Mametz. Le 24 février, au grand étonnement général, Melle Mametz, âgée de 54 ans, épouse en justes noces en Mairie de Mametz, Monsieur Marcel Hue de 26 ans son cadet ! Etrange mariage aux motivations financières évidentes, qui se soldera rapidement, en 1938, par un divorce qui laissera en tout et pour tout à la "jeune mariée", ses yeux pour pleurer et la perspective d'une vieillesse bien désargentée. Monsieur Hue vendra immédiatement la propriété à M. César Lorthios, homme de loi à Béthune, qu'on soupçonne à tort ou a raison d'avoir été le "Deus ex Machina" de cette affaire. Il y installera sa femme et ses enfants qui furent bien vite adoptés par la population qui appréciait la "classe" de Mme Lorthios et de sa fille. On fermait également les yeux devant les frasques des deux galopins de fils, au demeurant tout à fait charmants et bien intégrés dans la population du village.
Puis vint la guerre 1940 et une réquisition de la demeure qui abrita surtout une antenne de la trop fameuse Gestapo qui fit de l'endroit un lieu où il ne valait mieux pas s'égarer. La raison de cet implantation était sans aucun doute la proximité avec des rampes de V1.
Il fallut que la paix revienne pour que l'on puisse mesurer l'ampleur des dégâts : dépradations, pillages et vols de toutes sortes. L'on comprend que Mme Lorthios ait quitté Mametz pour suivre sa fille après le mariage de celle-ci.
La guerre terminée, M. et Mme Rocoplan-Delemolle, locataires des lieux, essayèrent pendant quelques années de remettre maison et terrains en état mais la charge était trop lourde et bien décourageante.
En 1971, M. Jean-Pierre Leleu devient le nouveau propriétaire. Avec opiniâtreté, il entreprend la restauration. Il faut porter à son crédit qu'il sut tirer parti de l'ensemble et, surtout, le féliciter d'avoir respecté et mis en valeur ce qui restait des plantations, entreprenant par ailleurs un vaste programme de reboisement en essences diverses autour de la maison et d'un étang ressuscité à l'image d'autrefois, quand les douves baignaient les pieds du mur d'enceinte.
L'intérieur du bâtiment a été remis à neuf et les communs aménagés afin de permettre à Monsieur Leleu de créer un parc de loisirs qui devait regrouper un terrain de camping, une discothèque et un restaurant.



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HISTOIRE DU MOULIN DE MAMETZ


La présence d'un moulin à eau sur la planche dessinée des albums de Croy relative au Château de Mametz atteste l'existence de ce moulin vers les années 1600.
La partie ouest du moulin, telle que la voyons encore de nos jours remonte aux origines avec un bâtiment en pierres de Blessy et briques. Les vieilles matrices cadastrales nous indiquent que maison, moulin et terrains faisaient partie des terres du château puisque que le premier propiétaire après la Révolution est le Cy-devant Comte de Merode rentier à Vienne. La famille Delaliau devient propriétaire en 1850 au moment de la vente des terres du château à M. Chartier. La famille Delaliau édifie le bâtiment en briques le long de la Lys avec de remarquables fenêtres cintrées.

Le Moulin possédait 6 paires de meules et une très belle chute sur la Lys, avec un corps de ferme construit sur 2 hectares 40. Une roue à aubes du type "Poncelet" (du nom de son ingénieur - 19e siècle). La dernière des filles Delaliau loue le moulin à la fin du 19e siècle
à la famille Pennequin-Franck. Monsieur Emile Pennequin est originaire de Blendecques et il rachètera le moulin en 1926. Naîtra au moulin, un fils Lucien qui prendra la succession.

A la mort de Lucien et de son fils Fernand, trop tôt disparu, le moulin fermera ses aubes et cessera de tourner.
Après quelques vicissitudes qui ont fait craindre le pire pour l'avenir de cette construction dont l'ensemble s'intègre harmonieusement dans le paysage et fait partie intégrante du passé communal, Monsieur Lia Lecat a su traiter avec bonheur la propriété qu'il venait d'acheter et les travaux de rénovation entrepris ont redonné vie aux vieux murs.
Aujourd'hui, ce secteur est voué au tourisme mais il n'est pas choquant de voir les caravanes du camping remplacer les voitures des "caches-manées".
Il fait doux de rêver le long des rives et il est bon de musarder dans le vert des prairies...Il est des lieux où rodent encore des fantômes paisibles et bienveillants... Le moulin de Mametz est de ceux-là.

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